Accueil A la une La culture des tomates saisonnières à Sidi Bouzid est en régression à cause de la baisse des superficies emblavées

La culture des tomates saisonnières à Sidi Bouzid est en régression à cause de la baisse des superficies emblavées

La culture des tomates saisonnières dans le gouvernorat de Sidi Bouzid a enregistré une régression, à cause de la baisse des superficies emblavées, passant de 2 050 hectares durant la saison 2013-2014, à 1 311 hectares durant la saison 2018-2019.

Le gouvernorat de Sidi Bouzid occupe la troisième place au plan national en termes de production des tomates saisonnières, après les gouvernorats de Nabeul et du Kairouan, selon les données du département de la production végétale du commissariat régional au développement agricole.

La récolte des tomates saisonnières est passée de 120 mille tonnes au cours de la saison 2013-2014 à 91 mille tonnes en 2018-2019. Cette année devra atteindre 104,3 mille tonnes.

Plusieurs facteurs expliquent la baisse de la récolte d’une année à l’autre, d’après les témoignages de certains agriculteurs dans la délégation de Bir El Hafey, où des mouvements de protestations ont été enregistrés, ces derniers à travers le blocage de la circulation sur la route nationale n° 3, pour demander de sauver leurs récoltes en tomates, qui risquent d’être endommagées, notamment avec la hausse des températures et la maturation des tomates.

Selon Zahi Mnasri, agriculteur à Bir El Hafey, près de 40 % de la récolte des tomates est périmé, suite aux problèmes relatifs à la hausse des températures, et au non-respect des chefs des usines de leurs engagements avec les agriculteurs.

Il s’agit également de la réticence des agriculteurs à emblaver les tomates, à cause de la hausse du coût de la main-d’œuvre, de la pénurie des pesticides et la hausse de leurs prix.

Un autre agriculteur de la même délégation, Houssine Naili affirme de son côté, qu’en dépit des charges supportées, l’agriculteur se trouve dans l’obligation de vendre la part restante de sa récolte à 0,180 dinar le kg, notamment en absence de financement surtout de la part de la BNA.

Pour sa part, Midani Dhaoui, agriculteur adhérent au syndicat des agriculteurs a mis l’accent sur la non-organisation du secteur de la production des tomates, soulignant la nécessité de l’intervention de l’État dans ce secteur pour mettre fin aux problèmes auxquels fait face l’agriculteur, à travers une stratégie qui garantit les droits de tous les intervenants.

Il a appelé à faire une étude complète sur la réalité et les perspectives du secteur des tomates saisonnières, à œuvrer à indemniser les agriculteurs, en créant un fonds d’indemnisation des dégâts, et à augmenter le prix référentiel des tomates destiné à l’industrialisation.

D’après le chef de département de la production végétale au Commissariat régional au développement agricole Mourad Mabrouki, les difficultés sont dues également, à l’absence des contrats de production modèles entre le producteur et l’industriel et de collecteurs qui travaillent conformément, à un cahier de charges, et au manque d’entrepôt de stockage des tomates dans les centres de collecte, ainsi que l’intervention des intrus qui achètent les tomates à des prix réduits.

Il a appelé, à cet égard, à une intervention du ministère de l’industrie pour organiser les relations entre le producteur et l’industiel, à travers des contrats garantissant les droits des deux parties, l’organisation des centres de collecte des tomates selon un cahier des charges, notamment pour fournir des espaces répondant aux conditions de stockage, afin de préserver la qualité de la production, ainsi que le regroupement des industriels dans des structures professionnelles pour faciliter la commercialisation de leur production.

Suite aux mouvements de protestations enregistrés dans la région, le gouverneur de Sidi Bouzid et en coordination avec des différentes parties intervenantes a créé une commission chargée du suivi de l’opération de la collecte des tomates, tout en appelant les centres de collecte à accomplir leur rôle, en toute équité et transparence.

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